Mercedes à fond sur le logiciel

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Dans le cadre de son plan « Digital first », le groupe Daimler annonce le recrutement de 1 000 développeurs de logiciels. Ces talents vont venir étoffer les effectifs du centre technologique de Sindelfingen. Située à 15 km de Stuttgart, la ville héberge déjà une des plus grosses usines de Mercedes, spécialisée dans le luxe. C’est là aussi qu’est localisé le centre de R&D. Sindelfingen va devenir un spot tourné vers l’avenir, car le constructeur prévoit d’y ouvrir un hub « Mercedes-Benz Electric Software ». Comme son nom l’indique, ce centre va combiner les expertises dans l’écosystème électrique (motorisations, recharge) et le logiciel. Il va s’étendre sur 65 000 m2 (l’équivalent de 8 terrains de football) et sera opérationnel début 2022. Par ailleurs, la Tech Academy qui se trouve sur place offrira la possibilité de former les salariés qui le souhaitent pour devenir à leur tour des experts afin d’accompagner la transformation vers un groupe qui sera de plus en plus basé sur les logiciels. Pour attirer les développeurs, il a fallu négocier avec les syndicats car Daimler veut proposer des conditions attractives, en phase avec les exigences de ces cracks recherchés pour leur créativité et leur performance. En tout, ce sont 3 000 postes qui seront créés. En plus de Sindelfingen, 2 000 autres jobs sont prévus dans le réseau mondial de R&D dans des pôles technologiques tels que Berlin, Tel Aviv, Seattle, Sunnyvale, Pékin, Tokyo et Bangalore.

Un système d’exploitation maison

Photo d’illustrationCredit Photo – Daimler AG

La mission de ces nouvelles recrues est d’élaborer le futur système MB.OS. De la même façon que BMW a mis en place son BMW Operating System (dont la version 8.0 sera inaugurée sur la nouvelle iX et l’i4 en fin d’année) et que Volkswagen prépare son VW.OS, Daimler entend donc avoir son propre système d’exploitation. C’est la suite logique d’une transformation digitale inaugurée avec le système MBUX (Mercedes-Benz User Experience), le fameux écran géant et à haute résolution qui fait appel à des puces de compétition et du soft évolutif. Avec son propre OS, Daimler veut tout contrôler et ne surtout pas déléguer à d’autres la maîtrise de l’électronique et des lignes de codes. C’est un élément encore plus stratégique dans l’univers du luxe, où les clients attendent des marques des fonctions plus exclusives. C’est en 2024 que le MB.OS fera son apparition à bord des véhicules. Le groupe souhaite relier ses voitures avec le cloud et le monde de l’Internet des Objets (IoT). L’ambition à terme est de générer plus de 60 % de valeur ajoutée dans le logiciel, les services basés dans le cloud et la connectivité. La firme à l’étoile table d’ailleurs sur un milliard de revenus dès 2025.

Une organisation similaire à ce que font d’autres constructeurs

Une organisation similaire à ce que font d’autres constructeurs

Photo d’illustrationCredit Photo – Volkswagen

La transformation en cours chez Mercedes est comparable à ce qu’a initié le groupe Volkswagen lorsqu’il a mis en place sa division Car.software. L’ambition est de développer en interne jusqu’à 60 % de l’informatique embarquée d’une voiture d’ici 2025. Et 5 000 experts devraient y travailler à terme. A un moment, Daimler et VW se sont posé la question d’une collaboration dans ce domaine, mais les deux groupes ont préféré suivre chacun leur propre voie. Toyota se réorganise également pour attirer les développeurs de logiciels au sein de la nouvelle holding Woven Planet. En France, Renault est en train de mettre en œuvre une « Software République », en partenariat avec Atos, Dassault Systèmes, STMicroelectronics et Thales. Cet écosystème va se concentrer sur 12 000 m2 au Technocentre de Guyancourt (Yvelines). La structure va développer des logiciels dans trois grands domaines : les systèmes pour les véhicules, ceux pour la mobilité et les écosystèmes d’énergie. Et tout cela en s’appuyant sur l’intelligence artificielle, la cybersécurité, l’électronique, le big data et la simulation numérique. L’organisation sera effective dès cette année, avec des coopérations qui vont démarrer au second semestre. De plus, la Software République souhaite créer un fonds d’investissement et monter en parallèle un incubateur dédié aux start-ups dans le domaine des technologies pour la mobilité intelligente. Pour sa part, le groupe Stellantis a dans son équipe dirigeante un responsable en charge du soft (un Chief Software Officer), qui est Yves Bonnefont, l’ancien patron de la marque DS et qui est passé par des cabinets de consulting (dont McKinsey). La stratégie a débouché récemment sur une première collaboration avec le groupe taiwanais Foxconn. La coentreprise Mobile Drive va ainsi plancher sur les cockpits connectés.

Une expertise que l’on retrouve aussi chez les équipementiers

Une expertise que l’on retrouve aussi chez les équipementiers

Photo d’illustrationCredit Photo – Daimler AG

Chez l’équipementier Bosch, une nouvelle division nommée « Cross-Domain Computing Solutions » regroupe tous ceux qui travaillent sur les systèmes électroniques et les logiciels. Elle compte environ 17 000 collaborateurs sur plus de 40 sites répartis dans plus de 20 pays. Sa mission est de développer à la fois la base logicielle des ordinateurs de bord et des calculateurs, mais aussi de diverses fonctions à bord du véhicule, depuis les systèmes d’aide au stationnement et d’alerte de franchissement involontaire de ligne jusqu’au streaming musical. Un autre équipementier germanique, Continental, s’est lui aussi spécialisé dans l’intelligence des véhicules. Et c’est d’ailleurs un français, Guy Mabire, qui dirigera à partir de 2022 la recherche et le développement. Le groupe emploie 51 000 ingénieurs, dont 20 000 sont déjà des experts dans les logiciels et les technologies de l’information. Leur nombre va passer à 25 000 d’ici 2022 (grâce à la Global Software Academy qui permet de former les salariés en interne). Continental développe par ailleurs, avec l’aide d’Amazon Web Services (AWS) une plateforme associant à la fois du logiciel et des capteurs et qui associe le cloud et la big data. Et toujours outre-Rhin, ZF a ouvert un centre global dédié aux logiciels. Cet autre acteur, très impliqué dans les aides à la conduite, a choisi de se concentrer sur le middleware. Il s’agit de la couche intermédiaire entre le système d’exploitation des ordinateurs de bord et leurs applications logicielles. A travers une plateforme, qui sera disponible en 2024, l’équipementier cherche à faciliter la communication entre les différents systèmes et à réduire la complexité pour les constructeurs.

Une explosion des lignes de codes

Une explosion des lignes de codes

Photo d’illustrationCredit Photo – Daimler AG

Il y a dix ans, une voiture comprenait environ 10 millions de lignes de code. Aujourd’hui, il y en a 10 fois plus sur des modèles haut de gamme. Et demain, les véhicules à conduite automatisée en compteront entre 300 et 500 millions. Pour donner un ordre de grandeur, un million de lignes de code équivaut à près de 18 000 pages imprimées ! « Le logiciel change le monde, car il forme le centre nerveux de nos voitures et constitue un facteur décisif pour les innovations numériques », déclare Sajjad Khan, le directeur technique de Mercedes-Benz. « Les logiciels joueront à l’avenir un rôle crucial dans la conception des caractéristiques des véhicules et dans leur ressenti. Cela permettra de créer des voitures toujours plus intelligentes, avec des avantages tangibles pour le conducteur », assure Harald Kroeger, membre du Directoire de Bosch.

En bref

Comme BMW ou Volkswagen, Mercedes a décidé de renforcer sa partie logicielle. Cela passe notamment par l’ouverture d’un campus dédié et le recrutement massif d’ingénieurs. La mission ? Développer son propre système d’exploitation.

Laurent Meillaud



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Written by Autocloser

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