le quotidien électrique et sans permis, c’est comment ?


Même si leurs prestations sont modestes, les voitures sans permis ne sont pas données, bien au contraire. Actuellement, une Aixam Minauto Access est vendue 9 799 € tandis que les Ligier et autres Microcar débutent à 10 599 €. Alors quand Citroën propose une Ami à 7 990 €, il y a tout lieu de s’y intéresser. D’autant qu’à ce prix plancher, il faut encore déduire 900 € de bonus CO2 et ne pas oublier qu’avec son petit moteur électrique, l’Ami ne coûte vraiment pas cher à rouler alors que ses concurrentes carburent au gazole. Néanmoins, pour sortir une voiturette électrique à ce prix, Citroën a sacrément rogner sur les prestations. Alors, ce quadricycle suffit-il vraiment au quotidien ? C’est ce que nous avons vérifié, pendant 1 mois à son volant.

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L’Ami, une voiturette qui s’apprivoise

La Citroën Ami se faufile bien dans le trafic.
La Citroën Ami se faufile bien dans le trafic.© Etienne Roville

A passer le plus clair de notre temps dans des voitures, on est forcément déphasé en s’installant dans l’Ami, qui reste une voiturette. Avant même d’y prendre place, on déverrouille les portes avec une clé différente de celle du contact. C’est dans le montant de la portière gauche que l’on range ensuite le câble, solidaire de la voiture, façon aspirateur. A ceci près qu’il n’y a même pas d’enrouleur ! Il faut donc tasser dans un compartiment prévu à cet effet.

Avec sa porte conducteur à ouverture antagoniste, s’asseoir n’est d’ailleurs pas si simple, car le “siège” conducteur est placé à l’arrière du tout petit habitacle tandis que la colonne de direction est évidemment fixe. Il faut un peut se laisser tomber en arrière avant d’être bien assis sur ce que l’on qualifierait volontiers de tabouret. Citroën ayant quand même prix soin de coller, par-dessus, un coussinet. Reste ensuite à avance ou reculer ce siège pour trouver la meilleure position possible, entendu que ne se sent jamais vraiment très bien installé.

Dépouillé au possible, l’habitacle est ensuite vite cerné. Il faut juste tenir compte des 3 boutons qui commandes la boîte de vitesses placés à gauche du sièges, de 2 autres boutons de ventilation et d’une prise USB pour recharger le téléphone. Evidemment, pas d’écran multimédia, pas de radio ou de réglage de rétroviseur. Un volant, un compteur et un frein à main, l’Ami, c’est une cure de digital détox ! On peut toutefois y être à deux et devant le passager, on espace conséquent reste disponible pour poser sacs et autres effets personnels. Et une enceinte Bluetooth trouve place dans la planche de bord pour mettre l’ambiance.

Comme l’habitacle, les premiers kilomètres en Ami demandent un peu d’adaptation. Au début, c’est surtout l’aspect rustique qui frappe. Avec des suspensions à peu près aussi dures que les sièges, une direction de camion dans les manœuvres, un bruit dans l’habitacle inédit faute d’insonorisation, l’Ami n’est pas accueillante. Il faut donc reformater son cerveau et pardonner à cette puce les défauts qui tiennent à sa conception même, celle d’un enfin électrique à quatre roues à moins de 7 000 €.

Dans la circulation urbaine, les 8 ch et 40 Nm de couple suffisent, car l’Ami est aussi légère. On décolle des feux et des stop au moins aussi vite que les voitures autour et la montée en vitesse se fait assez vite jusqu’à la bride, située à 45 km/h. Du moins sur le plat. Car en descente, un peu éventuellement attraper 48 ou 49 km/h. A l’inverse, nous avons plusieurs fois subi des pertes de puissance au milieu de petites cotes, la vitesse pouvant chuter inopinément jusqu’à 15 km/h, comme si la batterie ne délivrerait plus de puissance.

La Citroën Ami permet de rouler au moins 50 km, même dans les pires conditions.
La Citroën Ami permet de rouler au moins 50 km, même dans les pires conditions.© Etienne Roville

Sans explications concrètes, on peut émettre l’hypothèse d’une mauvaise tolérance au froid pendant cet essai longue durée qui s’est déroulé entre mi-novembre et mi-décembre. Reste qu’en ville, là où les arrêts/démarrages sont fréquents, on ne gêne que rarement. Y compris quand il s’agit de faire un créneau, car avec 2,41 m de long et 1,39 m de large, la petite puce des Chevrons rentre partout ! En revanche, l’Ami est autorisée sur départementale, où la vitesse maximum atteint 90 km/h. Sur ces voies, la voiturette Citroën n’est pas à son aise et son conducteur non plus, l’écart de vitesse avec les autres usages étant alors conséquent.

Côté autonomie, il faut aussi tenir compte que les 75 km annoncés par Citroën ne tiennent pas la confrontation avec la vraie vie. Lors de nos allers-retours quotidiens maison/travail/course, nous parcourions entre 23 et 30 km par jour. Or nous en consommions plutôt entre 40 et 50. Dans les conditions hivernales et avec du dénivelé – un freinage régénératif existe mais on se demande s’il sert à quelque chose –, comptez 50 km d’autonomie sans problème. C’est bien assez, cependant, pour aller et revenir du boulot et faire quelques emplettes quand on habite à quelque 15 km de son lieu de travail. De toute façon, mieux vaut ne pas faire plus de 30 km d’affilée pour ne pas être pris de mal de dos… En revanche, la petite batterie de 5,5 kWh se recharge sur 220V – et uniquement sur 220V ! – en 3h si elle est vide. Et nous confirmons qu’elle ne perd pas d’autonomie même si elle n’est pas branchée.

Comparez les vraies autonomies des meilleures voitures électriques d’après notre cycle de mesures normalisé. Capacité de batterie, consommation, autonomie, on vous dit tout !

A quoi faut-il faire attention ?

Le poste de commande de la Citroën Ami est vite apprivoisé.
Le poste de commande de la Citroën Ami est vite apprivoisé.© Etienne Roville

Bien qu’elle protège du vent et de la pluie et offre, à ce titre, certains avantages par rapport à un scooter, l’Ami n’est pas vraiment isolée. S’il fait froid dehors, il fait donc froid dedans ! Manteaux et gants sont donc de rigueur, d’autant que certains courants d’airs traversent çà et là l’habitacle et que le chauffage ressemble plus à un ventilateur pour désembuer. Une buée, justement, qui a bien du mal à partir s’il fait froid dehors et que deux adultes respirent normalement à l’intérieur. De fait, il faut parfois accepter d’entrouvrir les persiennes, même s’il fait froid ou qu’il pleut ! Quant à la rétrovision, elle réclame aussi de l’attention, car les rétroviseurs ronds sont tous petits. Le contrôle d’angle-mort reste de rigueur.

Par ailleurs, la conduite de l’Ami est simple, compte-tenu de son tout petit gabarit. Mais elle n’exclut pas de rester attentif. D’abord parce que l’éclairage n’est pas parfait et qu’aucun appel de phare n’existe et surtout parce qu’il n’y a pas d’ABS. Freiner fort sur sol gras ou mouillé conduit inévitablement au blocage de roues et à la perte de la direction. Puisque l’Ami est légère et que sa vitesse reste bridée à 45 km/h, on ne glisse jamais très longtemps, mais il faut garder en tête, en ville, que des piétons peuvent traverser inopinément et forcer le freinage. Sous la pluie, prudence donc dans les zones fréquentées.

Bilan après 1 mois et 500 km

Pendant 4 semaines, l’Ami nous a rendu tous les services possible et s’est pliée sans problème à nos usages pros et persos. Si l’on habite à une vingtaine de kilomètres de son lieu de travail par la ville, elle peut tout à fait convenir la semaine. Le week-end, les habitants des pavillons n’auront aucun mal à la recharger tandis qu’en immeuble, il faut prévoir le coup, soit grâce à une borne publique à côté, soit en limiter son usage.

Les premiers jours à son volant sont déroutants mais l’on s’habitue ensuite à son format riquiqui et au confort d’avoir une voiturette qui se gare partout, qui ne craint rien et qui permet d’emmener un passager ou faire ses courses sans être mouillé. Inutile d’installe rune borne de recharge, l’Ami ne tolère que le 220V. Mais cela suffit pour remplir sa petite batterie et offrir l’autonomie nécessaire. Dans les pires conditions hivernales, 50 km se font sans risque.





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Written by Autocloser

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